L'effondrement de deux immeubles à Marseille faisant 8 morts lundi 5 novembre a mis en lumière le fléau du logement insalubre. Le gouvernement a identifié 14 sites prioritaires.
Huit personnes sont mortes à Marseille lundi 5 novembre après l’effondrement de deux immeubles insalubres dans le centre-ville. L’un de ces bâtiments du quartier Noailles, dans le 1er arrondissement de la cité phocéenne, était frappé par un arrêté de péril.
Au-delà du drame, qui a suscité une vive émotion ainsi que de virulentes critiques à l’encontre des élus en charge de la deuxième ville de France, l’existence de logements insalubres est « un immense fléau » auquel tout le territoire national est confronté, comme l’a rappelé le ministre délégué au Logement, Julien Denormandie.
C’est un problème qui ne concerne pas que Marseille, c’est un problème qui concerne d’autres villes.
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Le ministère de la Cohésion des territoires a identifié 14 sites de « priorité nationale », dans le cadre du plan « Initiative copropriétés ».
Outre Marseille, le problème du logement fortement dégradé concerne Toulouse, Montpellier, Nîmes, Grenoble, Échirolles, Vaulx-en-Velin, Saint-Martin-d’Hères, Mulhouse, Saint-Étienne-du-Rouvray, Évry, Grigny, Villepinte/Aulay/Sevran, Clichy-sous-Bois, Épinay-sur-Seine et Mantes-la-Jolie. Dans le détail, cela représente 128 copropriétés dégradés soit près de 23 330 logements.
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Mais d’autres sites sont surveillés par le ministère de la Cohésion des territoires, qui a recensé au total 684 copropriétés en difficulté soit près de 56 000 logements.
Pour remédier à cet « immense fléau », le gouvernement a prévu de débloquer 2,5 milliards d’euros au cours des dix prochaines années pour les collectivités locales et les opérateurs. Le programme vise à aider aux redressements des comptes des copropriétés ainsi qu’à faciliter des travaux de rénovation. Il prévoit aussi dans certains cas de détruire des immeubles entiers pour reconstruire de nouveaux logements, le relogement des habitants étant pris en compte.
Notons que le plan « Initiatives copropriétés » a été présenté avant le drame de Marseille, le 10 octobre dernier, sous l’égide de Jacques Mézard, qui depuis a été débarqué du gouvernement et remplacé par Jacqueline Gourault. Le plan devrait être mis en application à partir de janvier 2019.
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Ce lundi 12 novembre, le ministère de la Cohésion des territoires a annoncé l’adoption par l’Assemblée nationale d’un nouveau dispositif d’aide fiscale à l’amélioration de l’habitat ancien dans les centres dégradés. « Seront éligibles, les acquisitions de logements anciens faisant l’objet de travaux d’amélioration, qui devront représenter au moins 25 % du coût total de l’opération dans les territoires connaissant une dégradation importante de l’habitat ancien », précise le ministère.
Et de préciser que ces opérations ouvriront le droit à une réduction d’impôt pouvant représenter jusqu’à 21% du coût de l’opération.