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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 01:27
En pleine campagne présidentielle, ils ont dit "oui" au logement social
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© USH |

Courtisées par l'Union sociale pour l'habitat, cinquante organisations ont signé le 14 mars une déclaration commune intitulée "Oui au logement social" pour convaincre les candidats à l'élection présidentielle que "le logement social est une chance pour notre pays face aux défis de notre temps". Les candidats ont 15 jours pour potasser. Ils sont tous invités le 29 mars à l'assemblée générale de l'USH, pour présenter leur propre vision.

Ils sont cinquante partenaires du mouvement HLM à avoir dit "oui au logement social", dans une déclaration commune signée le 14 mars à la Bibliothèque nationale de France (BNF), au cours d'une journée organisée par l'Union sociale pour l'habitat.
Les associations d'élus locaux en sont toutes : ADCF, ADF, AMF, Ville & Banlieue, APVF, Fnau, France urbaine, Régions de France, Villes de France... On compte également parmi les signataires : des acteurs économiques (Fédération française du bâtiment, Capeb, ...), des syndicats de salariés (CGT, FO, CFDT, CFTC,...), des associations oeuvrant pour l'accès au logement des personnes défavorisées (Fédération des acteurs de la solidarité - ex-Fnars, fondation Abbé-Pierre, Solidarités nouvelles pour le logement, Soliha, Unafo, ATD Quart Monde, Habitat & Humanisme...), des acteurs de la politique de la ville et de l'action sociale (Comité national de liaison des régies de quartier, Fédération des centres sociaux et socioculturels de France, Union des CCAS...), des acteurs de l'habitat participatif (réseau national des collectivités pour l'habitat participatif, Coordin'action...), des réseaux professionnels de l'habitat (Association des EPFL, ordre des architectes, ordre des géomètres experts, collectif national des jeunes urbanistes, ...), des réseaux de chercheurs (Aperau, Rehal...), des associations de locataires et d'habitants (CNL, CLCV, CSF, CGL ...)...
L'USH a eu l'élégance de ne pas demander aux financeurs du logement social de joindre leur signature. Voilà pourquoi on n'y trouve ni celle d'Action Logement, ni celle de la Caisse des Dépôts.

Une déclaration très consensuelle

Rassemblement oblige, la déclaration commune est très consensuelle. Aux candidats à l'élection présidentielle, les signataires énoncent de grandes convictions : "le logement social constitue une pièce essentielle du système de solidarité dont notre pays dispose pour faire face aux mutations économiques et sociales de long terme" ; "le logement social est ancré dans le pacte républicain", "il contribue à la lutte contre les discriminations", "il rend possible l'accès à des logements abordables dans toutes les communes où les besoins existent" ; "le logement social représente un atout et un investissement d'avenir pour nos territoires", "avec les collectivités locales, il recherche et expérimente une manière différente de produire et de vivre une ville plus mixte", "avec les collectivités locales, il demande également la mise en place d'une politique nationale du logement adaptée à la diversité des contextes locaux", "il est un acteur de première ligne de la transition énergétique"...

"180.000 emplois non délocalisables", l'argument choc

Et si cela ne suffit pas, il y a les arguments chocs auxquels les candidats à la présidentielle devraient être particulièrement sensibles : "le logement social est aussi un acteur économique de première importance dans les territoires, il permet de maintenir ou de créer quelques 180.000 emplois non délocalisables, principalement dans le secteur du bâtiment", "l'activité de construction et de réhabilitation des logements sociaux, permanente, voire contra-cyclique, apporte un soutien essentiel au secteur du bâtiment grâce aux 18 milliards d'euros commandés chaque année", "il accompagne également, avec le soutien de la participation des employeurs à l'effort de construction, l'implantation et la croissance des entreprises dans les territoires en aidant les salariés à se loger"...
Et si cela ne suffit toujours pas, les candidats à la présidentielle sont invités à prendre connaissance des résultats de l'enquête Kantar TNS (*) qui montre notamment que près des trois quarts des Français estiment que le logement n'est pas suffisamment abordé par les candidats dans la campagne présidentielle en cours alors qu'il s'agit d'un "sujet de conversation important pour eux" (62% parleraient "parfois" ou "souvent" de la situation du logement en France avec leurs proches). Elle révèle aussi que presqu'un tiers des Français (32%) – et un locataire sur deux – dit éprouver des difficultés à faire face aux loyers ou à ses remboursements d'emprunt immobilier. Mieux encore : 97% des Français estiment que le logement social jour aujourd'hui un rôle "important" ou "très important" dans la société française (dont 41% un rôle "très important").

Grand oral des candidats le 29 mars

L'union sociale pour l'habitat a invité tous les candidats – Tous ? Tous – à un grand oral sur la question, le 29 mars, lors de son assemblée générale. Les questions qui fâchent pourront être abordées, selon le degré d'expertise des candidats ou de leur représentant : le logement social doit-il être réservé aux personnes les plus défavorisées ? Jusqu'où aller au nom de la mixité sociale ? Jusqu'où aller au nom de la sécurisation des locataires HLM dans une société en précarisation grandissante ? Le principe du maintien dans les lieux des locataires HLM qui dépassent les plafonds de ressources est-il moral ? Et celui des locataires vieillissants qui veulent conserver leur grand appartement pour recevoir leurs petits-enfants est-il justifié ? Comment accompagner le phénomène croissant de métropolisation ? Comment construire davantage dans les zones tendues ? Comment construire davantage hors quartier prioritaire ? Quel rôle pour les intercommunalités ? Jusqu'où doit aller l'intervention de l'Etat ? Un gouvernement doit-il fixer des objectifs chiffrés de construction et de réhabilitation ? Comment devrait évoluer le modèle économique du financement du logement social ? Doit-on choisir entre augmenter les aides à la pierre, le recours à l'emprunt ou à l'autofinancement ? L'Etat doit-il augmenter sa participation à l'Anru 2 ? Les organismes HLM ont-ils vocation à investir dans l'hébergement d'urgence ? Quel pourrait être leur rôle dans la reconquête des centres-bourgs dégradés ? Qui sera demain l'opérateur du logement social ?...

(*) Enquête réalisée par Kantar TNS, à la demande de l'USH, par téléphone les 2 et 3 février 2017, auprès d’un échantillon national représentatif de 1.006 Français âgés de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas.
 

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